(J'ai jamais lu de texte aussi gore...)
Glorhydriel était à présent à Diamant. Elle avait quitté son royaume natal depuis quelques jours, s'arrêtant dans des villages. Elle y représentait ses spectacles, et gagnait toujours un peu d'argent, ou si les habitants étaient pauvres, ils lui offraient de la nourriture, des bijoux, parfois même le logis pour la nuit. C'était ainsi qu'elle gagnait sa vie. Ses déplacements constants lui faisaient avoir peu d'amis, mais elle en avait de très proches chez les Elfes. Ses retour au pays était tellement rares qu'elle était toujours accueillie avec joie. Une petite fête était organisée, pendant laquelle elle contait les nouvelles du continent, les histoires qu'elle avait inventées ou entendues durant ses voyages, elle chantait, faisait des acrobaties. C'étaient les meilleurs spectacles de tous. Au moins, elle avait des connaissances, pouvait bavarder avec ses amies... Puis elle repartait quelques jours plus tard, pour une durée de plusieurs mois, parfois même une année entière, lorsque les temps étaient durs et que les habitants d'Enkidiev avait besoin de divertissement. Elle repartait le cœur lourd, se savant séparée pour longtemps de sa famille et de ses proches. Mais cette vie lui plaisait, car elle faisait toujours de nouvelles rencontres. Brèves, qu'elle ne revoyait souvent plus jamais, mais c'était des rencontres. Et puis, durant chacune de ses représentations, elle repérait des beaux garçons qu'elle charmait avec des petits clins d'oeil discrets pendant ses danses et ses contes. Elle parvenait toujours à les voir lorsque la nuit était tombée. Tout commençait par des petits baisers qu'elle repoussait d'abord, puis elle se laissait faire peu à peu. Elle adorait sentir les douces mains des hommes caresser son corps nu. Elle aimait se réveiller dans les bras d'un beau garçon aux muscles saillants. Et à chaque fois, au lever du matin, elle avait disparu du village, et l'homme au cœur brisé espérait la revoir l'année d'après. Et la même scène se déroulait.
Glorhydriel montait à présent son cheval Kiara sur un chemin de terre qui menait à une agglutination de chaumière. Avec un sourire, elle se dit que ça serait son prochain lieu de représentation. Elle avait mis une robe qu'elle avait faite elle-même. Une longue robe bleu foncée à bretelles décolletée qui laissait entrevoir une partie de sa forte poitrine dans laquelle plongeait une chaînette d'argent avec une fleur pour pendentif. Mais il était caché par le tissu. Une ceinture noire faite de centaines de petites perles bleues ressemblant à des gouttes d'eau entourait sa taille. La robe lui arrivait aux chevilles, coupée de son bas jusqu'à sa hanche. On pouvait facilement voir sa jambe. L'elfe s'était chaussée de sandales, composée de lanières de cuir entrelacées. Elle avait coiffé ses cheveux en un chignon serré, mais une mèche de sa chevelure blonde en sortait.
Elle entra dans le village, contente de se réfugier du soleil à l'ombre des maisons de fortune. Ce village était sûrement pauvre. Kiara avançait lentement dans les ruelles, sans que Glorhydriel lui dise quoi faire. La cavalière se moquait bien de l'endroit où elle allait, tant qu'elle ne quittait pas la cité. Le contact qu'elle avait avec l'animal était fort, tout d'abord parce qu'elle était une elfe, et que sa race s'entendait parfaitement bien avec les animaux,mais aussi parce qu'elle avait toujours laissé Kiara libre. Pendant qu'elle était occupée, la jument pouvait faire ce qu'elle voulait, Glorhydriel lui faisait confiance et savait qu'elle ne s'enfuirait pas. Lors des voyages, c'était la monture qui décidait de leur destination, tant que l'elfe n'y voyait aucun inconvénient.
La voyageuse arriva vers la place du village. Ce qu'elle vit la choqua. Une petite fille et une dame, baif=gnait dans du sang. Le leur. A voir leur même couleur de cheveux, ainsi que d'autres traits qu'elles possédaient toutes deux, Glorhydriel estima qu'elle devait avoir un lien de parenté, sûrement la mère et sa fille. Quelle chose atroce que de tuer ainsi des personnes! Elle descendit de son cheval, et courut vers les deux corps inanimés. Elle s'accroupit à leurs côtés, et regardait sans les voir les morts. Qui donc avait pu commettre un crime aussi ignoble? Etait-ce un animal? Non, les animaux ne tuaient jamais pour le plaisir, seulement pour se nourrir ou pour se défendre. Il s'agissait donc d'un humain... Ou peut-être était-ce une nouvelle invasion des hommes-insectes? Ces pensées se succédaient les unes après les autres dans l'esprit de la jeune femme. Elle se sentit paniquer. Les larmes lui montaient peu à peu aux yeux. Mais à l'idée qu'il puisse s'agir d'une attaque de monstres, Glorhydriel tourna la tête autour d'elle. Aucun ennemi non-humain. Il s'agissait donc d'un assassin. Elle aperçut alors un homme à quelques mètres d'elle. Affolée par ce qu'il se passait, elle ne l'avait même pas remarquée. Lorsqu'elle le vit, la première pensée qui lui vint fut qu'il était assez beau et qu'elle pourrait essayer de l'attirer dans un lit. Mais elle se ressaisit aussitôt par la vue du sang qui tachait les habits noirs de l'homme. Elle le crut blessé et alla le rejoindre, pensant qu'il avait été la proie du meurtrier, mais qu'il avait réussi par une certaine manière à échapper à la mort qui avait eut deux personnes déjà.
-Vous allez bien? Etes-vous blessé, sir? Qu'est-il arrivé?
Sa vois normalement si calme, était devenue aiguë et perchée, c'était un cri proche de l'hystérie. Elle ne vit pas les poignard qu'ils avaient dans les mains. La panique la rendait méconnaissable. Elle tremblait de tout son corps et ne remarquait aucun détails qu'elle voyait habituellement. Mais pourtant son esprit gardait en tête qu'une fois rétabli, l'homme ne pourrait résister à son charme. La vengeance ne quittait jamais son esprit. Un homme l'avait fait souffrir en profitant d'elle, c'était à elle de faire payer les hommes pour sa trahison.